La passion de Nathalie Lépine pour les bâtiments a comme point d’origine sa fascination pour l’histoire de la province du Québec et de son architecture. Avant de devenir dessinatrice, puis inspectrice en bâtiments, elle s’intéresse notamment à la maison ancienne et à l’évolution des normes de construction. Découvrez ici la petite histoire de la propriété résidentielle québécoise.

La maison ancienne : du Régime français au 19e siècle

La maison québécoise de l’habitant et des notables

À l’époque où le Québec n’est pas encore le Québec, mais la Nouvelle-France (1608-1759), on distingue deux maisons anciennes : celle des simples habitants et celle des plus fortunés notables (notaires, médecins, curés, etc.).

  • La maison de l’habitant est un petit bâtiment construit au niveau du sol lui-même. Elle est constituée de madriers horizontaux posés les uns sur les autres jusqu’à former les murs de l’édifice. Cette maison rurale comporte typiquement deux étages d’une seule pièce chacun, avec un foyer au rez-de-chaussée.
  • La maison des notables est fabriquée en pierres. Elle compte plus d’une pièce par étage, et donc plus d’un foyer. Elle est généralement surélevée par rapport au niveau du sol.

Les balbutiements de l’urbanisme

À partir de 1664, les principes classiques de l’urbanisme sont institués afin de contrôler l’implantation des maisons rurales et urbaines, notamment dans les villes de Québec, de Montréal et de Trois-Rivières. Autrement dit, on commence à planifier la construction des bâtiments, ainsi que leur placement, sur papier avant de se mettre au travail…

L’évolution de la maison au 19e siècle

Il faut attendre le début du 19e siècle pour que les maisons rurales s’agrandissent. Elles disposent alors de plusieurs pièces par étage, ce qui rend le chauffage plus facile. La vieille maison des mieux nantis, quant à elle, change peu par rapport à celle déjà décrite.

La maison moderne : régie par le Code du bâtiment

L’avènement du Code national du bâtiment du Canada

La construction des maisons n’est officiellement réglementée au Canada qu’à partir de 1941, avec la publication du premier Code national du bâtiment du Canada (CNBC) à l’initiative du Conseil national de recherches du Canada (CNRC). Il ne sera cependant traduit de l’anglais vers le français qu’en 1960. Le Code traite alors de tous les aspects de la construction. Il faut attendre 1970 pour que la plomberie obtienne son propre code. La dernière version du CNBC est datée de 2015.

Les normes provinciales et municipales

Dans les années 1980, les provinces du Canada, dont le Québec, commencent à adopter des codes distincts. Les normes de construction relèvent de nos jours de la compétence provinciale dans un premier temps, puis municipale dans un second temps. En effet, les autorités sont en mesure de modifier le code afin de prendre en considération les circonstances locales. Ce sont donc ultimement les villes qui choisissent quel code elles utilisent.

Dans la Belle Province, c’est le Code de construction de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), fondée en 1992, qui s’applique, et plus précisément le chapitre I – Bâtiment en ce qui nous concerne. La dernière version en date est entrée en vigueur le 8 janvier 2022.

Faites toujours inspecter votre maison, ancienne ou moderne

Nathalie Lépine, en tant qu’inspectrice en bâtiments de métier, est celle qui s’assure que votre propriété actuelle ou éventuelle respecte les réglementations appropriées. Par exemple, si vous envisagez de vous procurer une maison plus ancienne, elle tient compte du Code qui était en vigueur au moment de la construction, tout en s’assurant que l’habitation est sécuritaire. C’est l’une des raisons pour lesquelles il faut toujours procéder à une inspection préachat avant de conclure une transaction immobilière : vous vous éviterez ainsi des mauvaises surprises.